Je connais qu'un seul endroit
Mais c'est pas fréquentable
Où l'on joue ce blues là
Aussi noir que le sable.
Mona mona muene
Kissueia ueza
Mona mona muene
Kalunga n'gumba.
Je connais qu'une seule voix
Qu'en est vraiment capable
C'est profond, plus fort que toi
Il n'est pas responsable.
Mona mona muene
Kissueia ueza
Mona mona muene
Kalunga n'gumba.
C'est le blues d'Angola
mineur et solitaire
qui nous vient de Luanda
c'est un chant de poussière.
Mona mona muene
Kissueia ueza
Mona mona muene
Kalunga n'gumba.
Fallait partir, laisser là
tes rêves et cette guerre
et l'or noir que tu n'as pas
pour tous ces mercenaires.
Qui ont du sang sur les mains
Jusqu'au bout de l'Enfer
Cours plus vite, ne dis rien
Sous cette pluie de fer.
Alukenu n'gondofua
N'ga mu binga kià – ué
Muene ondo kala beniaba
Eme n'gondoiame.
Mona mona muene
Kissueia ueza
Mona mona muene
Kalunga n'gumba.
Zambi uà n'gui bane oh mona
N'ga mu valele
Mona mona muene
Kalunga n'gumba.
Tu n'en parle jamais, toi
Toi mon ami, mon frère
Qui as tu perdu là-bas
Couché dans la poussière ?
Mona mona muene
Kissueia ueza
Mona mona muene
Kalunga n'gumba.
Mona mona muene
Kissueia ueza
Mona mona muene
Kalunga n'gumba.
J'veux du sang pour 20 caras
Des diamants, des rivières…
Pétroliers du Panama
Vos dollars m'exaspèrent.
C'est le blues d'Angola
Mineur et solitaire
Qui nous vient de Luanda
C'est un chant de poussière.
Mona mona muene
Kissueia ueza
Mona mona muene
Kalunga n'gumba.
(Merci à Julia, Sounk pour cettes paroles)
Explication des paroles de Angola de Bernard Lavilliers
Les paroles de la chanson « Angola » de Bernard Lavilliers évoquent un lieu unique et peu recommandable, où résonne un blues sombre, aussi noir que le sable. Ce blues angolais est empreint de tristesse et de solitude, provenant de Luanda, capitale de l’Angola, et transportant avec lui un chant de désolation et de désespoir.
Dans les couplets, l’artiste décrit ce blues comme un sentiment profond et puissant, qui n’est pas maîtrisable et qui dépasse la volonté de chacun. Il mentionne également la présence de mercenaires, symbole de la violence et de la guerre qui sévit dans le pays, les accusant d’avoir du sang sur les mains et de semer le chaos jusqu’aux confins de l’Enfer.
Au travers des paroles, on ressent une certaine amertume envers ceux qui cherchent à s’enrichir sur le dos de l’Angola, que ce soit par le trafic de diamants, de pétrole ou par tout autre moyen. Cette critique sociale se mêle à la mélodie lancinante du blues angolais, créant un contraste saisissant entre la douleur des paroles et la beauté de la musique.
La répétition des vers « Mona mona muene, Kissueia ueza, Kalunga n’gumba » renforce le caractère hypnotique et envoûtant de la chanson, soulignant l’impact émotionnel de cette fresque musicale. Ces paroles semblent à la fois mystérieuses et chargées de significations, invitant l’auditeur à plonger dans l’univers sombre et poignant de l’Angola.
En conclusion, « Angola » de Bernard Lavilliers est bien plus qu’une simple chanson : c’est un témoignage poignant sur la réalité d’un pays meurtri par la guerre et l’exploitation, exprimé à travers la puissance évocatrice du blues angolais. La musique et les paroles se rejoignent pour former un ensemble captivant, invitant chacun à réfléchir sur les injustices et les souffrances qui perdurent dans le monde.