Tout le gang était là, ceux de Porto-Rico, ceux de Cuba
Les maqueraux de Harlem, les revendeurs de coke ou de coca
Ceux qui vivent au soleil, avec des femmes blanches dans les villas
Et ceux qui mangent pas, sapés comme des nababs à l'Opéra
La voilà
C'est une latine de Manhattan, de la résine de macadam
Un coup de fouet, de haut en bas, qui te soulève, c'est la Salsa
C'est une frangine portoricaine qui vit dans le Spanish Harlem
Les reins cambrés au bon endroit, elle est superbe
C'est la Salsa
Une sauce mélo de te quiero mucho et de cafard
Une sauce mais là c'est le Christ qui te saigne pour vingt dollars
Une sauce mêlée de beauté, de souplesse et de conga
Une sauce lamée comme la peau de la fille qui danse pour moi
La Salsa
C'est une latine de Manhattan, de la résine de macadam
Un coup de fouet, de haut en bas, qui te soulève, c'est la Salsa
C'est une frangine portoricaine qui vit dans le Spanish Harlem
Les reins cambrés au bon endroit, elle est superbe
C'est la Salsa
Tout seul dans la nuit chaude, je la garde serré contre mon c?ur
Malgré la mort qui rode, chuchotant quelque chose à son chauffeur
Y'en a marre des palaces, elle s'en va faire des passes pour le panard
Je la suis à la trace, ramassant ses paillettes sur le trottoir
C'est une latine de Manhattan, de la résine de macadam
Un coup de fouet, de haut en bas, qui te soulève, c'est la Salsa
C'est une frangine portoricaine qui vit dans le Spanish Harlem
Les reins cambrés au bon endroit, elle est superbe
C'est la Salsa
Explication des paroles de La Salsa de Bernard Lavilliers
La chanson « La Salsa » de Bernard Lavilliers est une ode à l’univers vibrant et coloré de la salsa, un genre musical et une danse latine très populaire. Les paroles dépeignent un tableau vivant et contrasté de la vie nocturne des quartiers chauds de Manhattan, où les personnages se croisent dans une atmosphère de désirs et de décadence.
La Salsa et ses origines latines
Les paroles évoquent un groupe hétéroclite de personnages issus de différents horizons : des gangs de Porto Rico et de Cuba, des maquereaux de Harlem, des revendeurs de cocaïne et de cocaïne. Ils cohabitent dans un monde où le soleil brille, les femmes sont belles, et la richesse côtoie la misère. La salsa est présentée comme une force puissante et enivrante qui soulève les corps et les esprits, une résine de macadam qui agit comme un coup de fouet.
La protagoniste principale de la chanson est une « frangine portoricaine » qui vit dans le Spanish Harlem. Elle incarne la sensualité et la beauté de la culture latine, avec ses reins cambrés et son charme irrésistible. La salsa est décrite comme une sauce de mélancolie et de passion, où se mêlent te quiero mucho et cafards, fidèle reflet de la réalité complexe et parfois cruelle des quartiers défavorisés.
Le contraste entre la beauté et la brutalité de la salsa
Malgré sa magie et son énergie contagieuse, la salsa n’est pas sans ses côtés sombres. La chanson évoque la prostituée qui vit au jour le jour, qui quitte les palaces pour s’offrir au plaisir des passants dans les rues. L’auteur suit cette femme au destin tragique, ramassant les paillettes de sa vie éphémère sur le trottoir, tout en étant hanté par la mort qui rôde.
La salsa est ainsi présentée comme un miroir de la société, reflétant à la fois la joie et la tristesse, la beauté et la laideur, la passion et la déchéance. Bernard Lavilliers dépeint avec poésie et réalisme cet univers où se côtoient la lumière et l’ombre, la fête et la détresse, dans un tourbillon de sonorités et de couleurs.
En conclusion, « La Salsa » de Bernard Lavilliers est une chanson qui célèbre l’esprit vibrant et chaotique de la musique latine, tout en explorant les contradictions et les paradoxes de la vie urbaine. Elle nous plonge au cœur d’un monde où la danse et la musique sont à la fois source de joie et de douleur, où la salsa résonne comme un cri de liberté et de désespoir. Une véritable invitation à la découverte et à l’émotion, portée par la voix envoûtante de l’artiste.