Elle s'appelle Marie-France, elle a tout juste vingt ans
Et elle vient d'épouser un inspecteur des finances
Un jeune homme très brillant, qui a beaucoup d'espérances
Mais depuis son mariage, chacun dit en la voyant :
Bourrée de complexes
Elle a bien changé
Faut la faire psychanalyser
Chez un docteur pour la débarrasser
De ses complexes à tout casser
Sinon elle deviendra cinglée
Elle s'ennuie tout le jour dans son bel appartement
Et pour passer le temps, elle élève dans sa baignoire
Des têtards et le soir quand son mari est rentré
Elle préfère s'enfermer avec ses invertébrés
Bourrée de complexes
Elle est dérangée
Il n'y a rien à espérer
Il n'y a vraiment qu'à la laisser crever
Tout ça pas' qu'elle a épousé
Un coqu'licot déjà fané
Elle s'est inscrite au Racing pour y apprendre à nager
Les têtards tôt ou tard ont fini par l'inspirer
Et là-bas un beau soir, elle a enfin rencontré
Un sportif, un mastard, un costaud bien baraqué
Bourré de complexes
Et tout a changé
Car il est v'nu vivre chez eux
Et l' coqu'licot soudain s'est senti mieux
Ayant repris toute sa vigueur
Il a enlevé le maître nageur.
Adieu les complexes
Finis les complexes
Elle a changé d' sexe
Tout est arrangé
Explication des paroles de Bourrée de complexes de Boris Vian
La chanson ‘Bourrée de complexes’ de Boris Vian aborde le thème de l’estime de soi et des pressions sociales. Cette chanson a été écrite dans les années 1950, une époque marquée par des normes strictes de beauté et de comportement. Boris Vian y exprime les sentiments d’insécurité et d’inadéquation que beaucoup de gens ressentaient à cette époque.
Une anecdote intéressante à propos de cette chanson est que Boris Vian l’a écrite pour accompagner un film dans lequel il jouait un rôle. Il a réussi à allier humour et profondeur dans les paroles, créant ainsi une chanson qui reste pertinente et touchante encore aujourd’hui.
En conclusion, ‘Bourrée de complexes’ est une chanson intemporelle qui met en lumière les luttes internes que beaucoup de personnes rencontrent face aux attentes de la société.