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Boris Vian – Les joyeux bouchers

By 28 avril 2025Boris Vian

C'est le tango des bouchers de la Villette

C'est le tango des tueurs des abattoirs

Venez cueillir la fraise et l'amourette

Et boire du sang avant qu'il soit tout noir

Faut qu' ça saigne

Faut qu' les gens ayent à bouffer

Faut qu' les gros puissent se goinfrer

Faut qu' les petits puissent engraisser

Faut qu' ça saigne

Faut qu' les mandataires aux Halles

Puissent s'en fourer plein la dalle

Du filet à huit cent balles

Faut qu' ça saigne

Faut qu' les peaux se fassent tanner

Faut qu' les pieds se fassent paner

Que les têtes aillent mariner

Faut qu' ça saigne

Faut avaler d' la barbaque

Pour êt'e bien gras quand on claque

Et nourrir des vers comaques

Faut qu' ça saigne

Bien fort

C'est le tango des joyeux militaires

Des gais vainqueurs de partout et d'ailleurs

C'est le tango des fameux va-t-en guerre

C'est le tango de tous les fossoyeurs

Faut qu' ça saigne

Appuie sur la baïonnette

Faut qu' ça rentre ou bien qu' ça pète

Sinon t'auras une grosse tête

Faut qu' ça saigne

Démolis en quelques-uns

Tant pis si c'est des cousins

Fais-leur sortir le raisin

Faut qu' ça saigne

Si c'est pas toi qui les crèves

Les copains prendront la r'lève

Et tu joueras la Vie brève

Faut qu' ça saigne

Demain ça sera ton tour

Demain ça sera ton jour

Pus d' bonhomme et pus d'amour

Tiens ! Voilà du boudin ! Voilà du boudin !

Voilà du boudin !

Explication des paroles de Les joyeux bouchers de Boris Vian

« Les joyeux bouchers » est une chanson satirique de Boris Vian qui critique de manière humoristique et ironique la société de consommation et la violence quotidienne. Elle a été écrite dans les années 1950, une période marquée par l’essor du consumérisme et la montée en puissance de la culture de masse. L’anecdote autour de cette chanson est que Boris Vian était un artiste engagé qui utilisait la satire pour dénoncer les travers de son époque. À travers des paroles décalées et une mélodie entraînante, il pointe du doigt la banalisation de la violence et la désensibilisation des individus. En conclusion, « Les joyeux bouchers » est une chanson emblématique de l’œuvre engagée et subversive de Boris Vian, qui invite à la réflexion sur notre rapport à la consommation et à la violence.