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Claude Nougaro – Bidonville

By 27 avril 2025Claude Nougaro

Regarde là, ma ville.

Elle s'appelle Bidon,

Bidon, Bidon, Bidonville.

Vivre là-dedans, c'est coton.

Les filles qui ont la peau douce

La vendent pour manger.

Dans les chambres, l'herbe pousse.

Pour y dormir, faut se pousser.

Les gosses jouent, mais le ballon,

C'est une boîte de sardines, Bidon.

Donne-moi ta main, camarade,

Toi qui viens d'un pays

Où les hommes sont beaux.

Donne-moi ta main, camarade.

J'ai cinq doigts, moi aussi.

On peut se croire égaux.

Regarde là, ma ville.

Elle s'appelle Bidon,

Bidon, Bidon, Bidonville.

Me tailler d'ici, à quoi bon ?

Pourquoi veux-tu que je me perde

Dans tes cités ? A quoi ça sert ?

Je verrais toujours de la merde,

Même dans le bleu de la mer.

Je dormirais sur des millions,

Je reverrais toujours, toujours Bidon.

Donne-moi ta main, camarade,

Toi qui viens d'un pays

Où les hommes sont beaux.

Donne-moi ta main, camarade.

J'ai cinq doigts, moi aussi.

On peut se croire égaux.

Serre-moi la main, camarade.

Je te dis : "Au revoir".

Je te dis : "A bientôt".

Bientôt, bientôt,

On pourra se parler, camarade.

Bientôt, bientôt,

On pourra s'embrasser, camarade.

Bientôt, bientôt,

Les oiseaux, les jardins, les cascades.

Bientôt, bientôt,

Le soleil dansera, camarade.

Bientôt, bientôt,

Je t'attends, je t'attends, camarade.

Explication des paroles de Bidonville de Claude Nougaro

Les paroles de la chanson ‘Bidonville’ de Claude Nougaro dépeignent de manière poignante la réalité des bidonvilles, ces quartiers défavorisés et surpeuplés souvent composés de logements précaires.

Le titre lui-même, ‘Bidonville’, révèle immédiatement le sujet de la chanson : la vie difficile et déshumanisante dans ces zones marginalisées. Nougaro décrit le quotidien des habitants de ce bidonville, soulignant les conditions de vie extrêmement précaires.

Dans les premiers couplets, l’artiste évoque la dure réalité des habitants du bidonville. Les filles se voient contraintes de vendre leur douce peau pour subvenir à leurs besoins essentiels, tandis que les gens vivent entassés dans des chambres étroites où l’herbe pousse. Les enfants jouent avec un ballon qui symbolise la promiscuité et l’enfermement vécus dans cet environnement confiné.

Nougaro invite ensuite son auditeur à donner la main, à se solidariser avec les habitants de ce bidonville. Il souligne l’importance de l’empathie et de l’égalité entre les individus, indépendamment de leur origine ou de leur condition sociale. Cette invitation à l’unité et à la fraternité vient contraster avec la réalité de la vie dans le bidonville, renforçant le contraste entre les aspirations humaines et la misère quotidienne.

Le refrain répété plusieurs fois, ‘Regarde là, ma ville, elle s’appelle Bidon, Bidon, Bidon, Bidonville’, renforce le sentiment d’enfermement et d’impuissance face à ces conditions de vie inhumaines. La ville, ici symbolisée par le bidonville, apparaît comme un piège dont il est difficile de s’échapper.

La chanson se termine sur une note d’espoir, avec l’idée que bientôt, les habitants pourront se parler, s’embrasser et redécouvrir la beauté de la nature et du monde. Malgré la dure réalité évoquée tout au long de la chanson, l’artiste laisse entrevoir une lueur d’espoir, un appel à la solidarité et à la fraternité entre les individus.

En conclusion, les paroles de ‘Bidonville’ de Claude Nougaro offrent une réflexion poignante sur la précarité et la marginalisation, tout en appelant à l’unité et à la solidarité. Cette chanson engagée résonne encore aujourd’hui comme un témoignage intemporel des inégalités et des défis sociaux auxquels sont confrontés de nombreuses populations dans le monde.