A l'heure où la nuit passe au milieu des tranchées,
Ma très chère Augustine, je t'écris sans tarder,
Le froid pique et me glace et j'ai peur de tomber.
Je ne pense qu'à toi,
Mais je suis un soldat.
Mais surtout ne t'en fais pas,
Je serai bientôt là.
Et tu seras fière de moi.
A l'heure où la guerre chasse des garçons par milliers,
Si loin de la maison et la fleur au canon.
Ces autres que l'on tue sont les mêmes que moi.
Mais je ne pleure pas,
Car je suis un soldat
Mais surtout ne t'en fais pas,
Je serai bientôt là
Et tu seras fière de moi.
A l'heure où la mort passe dans le fleuve à mes pieds,
De la boue qui s'en va
Des godasses et des rats.
Je revoie tes yeux clairs, j'essaie d'imaginer
L'hiver auprès de toi,
Mais je suis un soldat,
Je ne sens plus mes bras,
Tout tourne autour de moi,
Mon Dieu sors moi de là.
Ma très chère Augustine, j'aimerai te confier
Nos plus beaux souvenirs et nos enfants rêvés.
Je crois pouvoir le dire nous nous sommes aimés.
Je t'aime une dernière fois.
Je ne suis qu'un soldat.
Non je ne reviendrai pas.
Je n'étais qu'un soldat.
Prends soin de toi.
Explication des paroles
La chanson « Le soldat » de Florent Pagny raconte l’histoire d’un soldat qui revient de la guerre dans un état traumatique. Les paroles évoquent la souffrance et les cicatrices invisibles que la guerre laisse derrière elle, ainsi que la difficulté pour le soldat de se réintégrer dans la société après avoir vécu des horreurs sur le champ de bataille.
Ce titre, extrait de l’album éponyme sorti en 1995, a marqué les esprits par sa profondeur émotionnelle et sa poésie sombre. Florent Pagny, avec sa voix puissante et émouvante, parvient à transmettre toute la détresse et la désillusion du personnage principal de la chanson.
L’émotion suscitée par « Le soldat » en a fait l’un des titres les plus marquants de la carrière de Florent Pagny, et il est souvent considéré comme une des chansons phares de la chanson française engagée.