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Hubert-Félix Thiéfaine – Alligators 427

By 25 avril 2025avril 29th, 2025Hubert-Félix Thiéfaine

Découvrez les paroles de la chanson « Alligators 427 » de Hubert-Félix Thiéfaine, accompagnées des explications de leur signification, d’anecdotes et de contexte.

Paroles de la chanson

Alligators 427

Aux ailes de cachemire safran

Je grille ma dernière cigarette

Je vous attends

Sur cette autoroute hystérique

Qui nous conduit chez les mutants

J'ai troqué mon coeur contre une trique

Je vous attends

Je sais que vous avez la beauté destructive

Et le sourire vainqueur jusqu'au dernier soupir

Je sais que vous mâchoires distillent l'agonie

Moi je vous dis bravo et vive la mort !

Alligators 427

A la queue de zinc et de sang

Je m'tape une petite reniflette

Je vous attends

Dans cet étrange carnaval

On a vendu l'homo sapiens

Pour racheter du Neandertal

Je vous attends

Et les manufactures ont beau se recycler

Y aura jamais assez de morphine pour tout le monde

Surtout qu'à ce qu'on dit vous aimez faire durer

Moi je vous dis bravo et vive la mort !

Alligators 427

Aux longs regards phosphorescents

Je mouche mon nez remonte mes chaussettes

Je vous attends

Et je bloque mes lendemains

Je sais que les mouches s'apprêtent

Autour des tables du festin

Je vous attends

Et j'attends que se dressent vos prochains charniers

J'ai raté l'autre guerre pour la photographie

J'espère que vos macchabées seront bien faisandés

Moi je vous dis bravo et vive la mort !

Alligators 427

Aux crocs venimeux et gluants

Je donne un coup de brosse à mon squelette

Je vous attends

L'idiot du village fait la queue

Et tend sa carte d'adhérent

Pour prendre place dans le grand feu

Je vous attends

J'entends siffler le vent au-dessus des calvaires

Et je vois les vampires sortir de leurs cercueils

Pour venir saluer les anges nucléaires

Moi je vous dis bravo et vive la mort !

Alligators 427

Aux griffes d'or et de diamant

Je sais que la ciguë est prête

Je vous attends

Je sais que dans votre alchimie

L'atome ça vaut des travellers-chèques

Et ça suffit comme alibi

Je vous attends

A l'ombre de vos centrales je crache mon cancer

Je cherche un nouveau nom pour ma métamorphose

Je sais que mes enfants s'appelleront vers de terre

Moi je vous dis bravo et vive la mort !

Alligators 427

Au cerveau de jaspe et d'argent

Il est temps de sonner la fête

Je vous attends

Vous avez le goût du grand art

Et sur mon compteur électrique

J'ai le portrait du prince-ringard

Je vous attends

Je sais que désormais vivre est un calembour

La mort est devenue un état permanent

Le monde est aux fantômes, aux hyènes et aux vautours

Moi je vous dis bravo et vive la mort !

Explication des paroles de Alligators 427 de Hubert-Félix Thiéfaine

« Alligators 427 » est une chanson du légendaire chanteur français Hubert-Félix Thiéfaine. Les paroles de cette chanson sont profondes et sombres, reflétant les thèmes de la mort, de la destruction et de la transformation. Dans cet article, nous allons analyser et expliquer ces paroles mystérieuses et poétiques.

La première strophe de la chanson commence par une image saisissante d’alligators aux ailes de cachemire safran, créant une atmosphère étrange et inquiétante. L’auteur allume sa dernière cigarette en attendant sur une autoroute hystérique qui mène chez les mutants, faisant référence à un voyage sombre et mystérieux vers l’inconnu.

Hubert-Félix Thiéfaine évoque ensuite le troc de son cœur contre une trique, exprimant peut-être un sentiment de perte ou de désillusion. Il décrit avec une certaine admiration la beauté destructive et le sourire vainqueur de ceux qu’il attend, soulignant leur capacité à semer la mort et la destruction.

Dans les couplets suivants, Thiéfaine continue à dépeindre un monde dystopique où l’homme a été vendu pour racheter du Neandertal, symbolisant peut-être la régression de l’humanité. Il fait allusion à la difficulté de trouver suffisamment de morphine pour tous, soulignant la cruauté et l’inhumanité de ceux qu’il attend.

Les images de mouches s’apprêtant à festoyer autour des tables du festin et de charniers se dressant laissent entrevoir une atmosphère macabre et cauchemardesque. Thiéfaine parle de ses regrets de n’avoir pas participé à la guerre pour la photographie, exprimant peut-être son ironie face à la fascination pour la mort et la destruction.

La chanson se termine sur une note sarcastique et provocatrice, où l’auteur donne un coup de brosse à son squelette et attend que les vampires sortent de leurs cercueils pour saluer les anges nucléaires. Il évoque le poison mortel de la ciguë et le fardeau de vivre dans un monde dominé par la mort.

En conclusion, « Alligators 427 » est une chanson complexe et poétique qui aborde des thèmes universels tels que la mort, la destruction et la transformation. Hubert-Félix Thiéfaine utilise des images sombres et évocatrices pour nous plonger dans un univers où la mort est omniprésente et où la seule issue semble être de saluer la mort avec bravoure. Une chanson à la fois troublante et envoûtante qui continue de fasciner et d’intriguer ses auditeurs.