Découvrez les paroles de la chanson « Les mercenaires » de Jean Ferrat, accompagnées des explications de leur signification, d’anecdotes et de contexte.
Paroles de la chanson
Nous marchons par tous les temps
Même sous l'orage
Par les plaines et par les champs
Et dans les villages
Les gens nous montrent du doigt
En nous regardant passer
Mais les filles quelquefois
Nous réchauffent d'un baiser
Nicolas, Nicolas
C'est vingt années de misère
Nicolas, Nicolas
Que j'ai connues avant toi
Nicolas, Nicolas
Plutôt vingt ans de galère
Nicolas, Nicolas
Que d'être un soldat du roi
Sans argent et sans métier
Que pouvions-nous faire
Pas besoin d'être bachelier
Pour partir en guerre
Car on ne possédait rien
Que des souliers fatigués
Que les herbes des chemins
La nuit pour se reposer
Nicolas, Nicolas
C'est vingt années de misère
Nicolas, Nicolas
Que j'ai connues avant toi
Nicolas, Nicolas
Plutôt vingt ans de galère
Nicolas, Nicolas
Que d'être un soldat du roi
Depuis des milliers d'années
Un bon militaire
Ne doit pas savoir penser
Mais surtout se taire
Quand tous les tambours battaient
Moins que nos cœurs de soldats
Notre régiment chargeait
Pour la France et pour le roi
Nicolas, Nicolas
C'est vingt années de misère
Nicolas, Nicolas
Que j'ai connues avant toi
Nicolas, Nicolas
Plutôt vingt ans de galère
Nicolas, Nicolas
Que d'être un soldat du roi
De la France on s'en foutait
Comme de l'Espagne
Mais l'argent qu'on nous donnait
Fallait qu'on le gagne
En combattant les anglais
Les russes ou les autrichiens
En combattant sans arrêt
Pour une bouchée de pain
Nicolas, Nicolas
C'est vingt années de misère
Nicolas, Nicolas
Que j'ai connues avant toi
Nicolas, Nicolas
Plutôt vingt ans de galère
Nicolas, Nicolas
Que d'être un soldat du roi
(Merci à dandan pour cettes paroles)
Explication des paroles de Les mercenaires de Jean Ferrat
« Les mercenaires » de Jean Ferrat : une critique de la vie des soldats au service du roi
Jean Ferrat, célèbre chanteur et compositeur français, a écrit la chanson « Les mercenaires » pour dénoncer la condition des soldats mercenaires qui étaient engagés pour combattre pour le compte du roi sans véritable choix. Les paroles de cette chanson poignante mettent en lumière les difficultés et les souffrances endurées par ces hommes qui se retrouvaient à marcher sous tous les temps, à travers les plaines, les champs et les villages, pour combattre des ennemis au nom de la France et du roi.
Une vie de misère et de galère
Le refrain répété tout au long de la chanson, « Nicolas, Nicolas, c’est vingt années de misère que j’ai connues avant toi, plutôt vingt ans de galère que d’être un soldat du roi », exprime la détresse et le désespoir de ces mercenaires qui étaient obligés de se battre pour survivre. Ils étaient souvent sans argent, sans métier, et sans aucune autre possibilité que de s’engager dans l’armée pour gagner un peu d’argent, même si cela signifiait risquer leur vie chaque jour sur le champ de bataille.
Un devoir de silence et d’obéissance
La chanson évoque également le devoir du soldat d’être silencieux et obéissant, de ne pas penser mais d’agir selon les ordres reçus. Les mercenaires étaient contraints de combattre sans relâche, que ce soit contre les Anglais, les Russes ou les Autrichiens, pour une maigre récompense en retour. Ils devaient taire leurs émotions et leurs pensées, se contentant de suivre aveuglément les tambours de la guerre, au service d’un roi dont ils se fichaient éperdument.
Une critique sociale et politique
À travers le récit de ces mercenaires, Jean Ferrat critique la guerre, les injustices sociales et politiques de son époque. Il dénonce l’exploitation des hommes par le pouvoir en place, les sacrifices inutiles et la souffrance engendrée par les conflits armés. Il met en lumière la dure réalité de la vie des soldats qui étaient contraints de se battre pour des causes qui ne les concernaient pas, au détriment de leur propre bien-être et de leur humanité.
En conclusion, « Les mercenaires » de Jean Ferrat est une chanson engagée qui témoigne de la condition tragique des soldats mercenaires, victimes d’une société qui les utilise comme chair à canon pour servir des intérêts qui ne sont pas les leurs. Les paroles poignantes de cette chanson résonnent encore aujourd’hui comme un cri de révolte contre les injustices et les violences de la guerre.