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Léo Ferré – La mémoire et la mer

By 6 mai 2025Léo Ferré

Découvrez les paroles de la chanson « La mémoire et la mer » de Léo Ferré, accompagnées des explications de leur signification, d’anecdotes et de contexte.

Paroles de la chanson

Paroles de la chanson La Mémoire Et La Mer par Léo Ferre

La marée, je l'ai dans le coeur

Qui me remonte comme un signe

Je meurs de ma petite soeur,

De mon enfant et de mon cygne

Un bateau, ça dépend comment

On l'arrime au port de justesse

Il pleure de mon firmament

Des années lumières et j'en laisse

Je suis le fantôme jersey

Celui qui vient les soirs de frime

Te lancer la brume en baiser

Et te ramasser dans ses rimes

Comme le trémail de juillet

Où luisait le loup solitaire

Celui que je voyais briller

Aux doigts du sable de la terre

Rappelle-toi ce chien de mer

Que nous libérions sur parole

Et qui gueule dans le désert

Des goémons de nécropole

Je suis sûr que la vie est là

Avec ses poumons de flanelle

Quand il pleure de ces temps-là

Le froid tout gris qui nous appelle

Je me souviens des soirs là-bas

Et des sprints gagnés sur l'écume

Cette bave des chevaux ras

Au ras des rocs qui se consument

Ô l'ange des plaisirs perdus

Ô rumeurs d'une autre habitude

Mes désirs dès lors ne sont plus

Qu'un chagrin de ma solitude

Et le diable des soirs conquis

Avec ses pâleurs de rescousse

Et le squale des paradis

Dans le lieu mouillé de mousse

Reviens fille verte des fjords

Reviens violon des violonades

Dans le port fanfare les cors

Pour le retour des camarades

Ô parfum rare des salants

Dans le poivre feu des gerçures

Quand j'allais, géométrisant,

Mon âme au creux de ta blessure

Dans le désordre de ton cul

Poissé dans des draps d'aube fine

Je voyais un vitrail de plus,

Et toi fille verte, mon spleen

Les coquillages figurant

Sous les sunlights cassés liquides

Jouent de la castagnette tant

Qu'on dirait l'Espagne livide

Dieux des granits, ayez pitié

De leur vocation de parure

Quand le couteau vient s'immiscer

Dans leurs castagnettes figure

Et je voyais ce qu'on pressent

Quand on pressent l'entrevoyure

Entre les persiennes du sang

Et que les globules figurent

Une mathématique bleue,

Dans cette mer jamais étale

D'où me remonte peu à peu

Cette mémoire des étoiles

Cette rumeur qui vient de là

Sous l'arc copain où je m'aveugle

Ces mains qui me font du fla-fla

Ces mains ruminantes qui meuglent

Cette rumeur me suit longtemps

Comme un mendiant sous l'anathème

Comme l'ombre qui perd son temps

À dessiner mon théorème

Et sur mon maquillage roux

S'en vient battre comme une porte

Cette rumeur qui va debout

Dans la rue, aux musiques mortes

C'est fini, la mer, c'est fini

Sur la plage, le sable bêle

Comme des moutons d'infini…

Quand la mer bergère m'appelle

Explication des paroles de La mémoire et la mer de Léo Ferré

La chanson « La mémoire et la mer » de Léo Ferré aborde le thème de la nostalgie et de la quête de liberté. Inspiré par ses souvenirs maritimes et son amour pour la Méditerranée, Ferré dépeint la mer comme un symbole de l’éternité et de la mémoire, évoquant la beauté mais aussi la cruauté de ce vaste océan qui renferme tant de mystères.

Créée en 1955, cette chanson est devenue l’un des grands classiques de Ferré, reflétant son style poétique et engagé. Une anecdote célèbre raconte que l’artiste aurait interprété « La mémoire et la mer » lors de son passage à la célèbre émission de télévision « Numéro un » en 1965, provoquant une émotion intense chez le public.

En conclusion, « La mémoire et la mer » reste une œuvre intemporelle et profonde qui continue de séduire les auditeurs par sa poésie et son lyrisme saisissant.